dimanche 19 juillet 2015

Avis aux auteurs ! Soyez publiés chez Ragami.


                                        Fanas d'Antiquité et aspirants écrivains, cette annonce est pour vous ! Je vous avais parlé, il y a quelques temps, de la toute jeune maison d'édition Ragami et de sa collection La toge à l'envers consacrée aux grands auteurs comiques latins. Pour plus de détails, reportez vous à l'article, ici.



                                        Et bien cette fois-ci, les éditions Ragami recherchent des auteurs, et lancent sur leur site internet un appel à textes en vue de la parution d'une anthologie de nouvelles, avec pour dénominateur commun la réinterprétation des grands thèmes antiques. Deux contraintes, donc : le sujet principal (antiquité a priori gréco-latine - à confirmer) et sa réécriture. Pour le reste, vous êtes libres de choisir et de proposer un texte de science-fiction, une transposition, une translation de point de vue... Ou ce qui vous passe par la tête ! Il vous faudra toutefois envoyer au préalable un court synopsis à l'éditeur, qui le validera ou vous demandera de revoir votre copie...

                                        Le recueil est annoncé pour Janvier 2016. A noter que les auteurs sélectionnés seront publiés à compte d'auteur - renseignez-vous donc sur les conditions directement auprès de Ragami. Vous avez jusqu'au 25 Août pour leur faire parvenir vos contributions : A vos claviers !

Tous les renseignements sont à retrouver sur le site des éditions Ragami.

Téléchargez le texte de l'annonce ici.

Adresse e-mail : ragami@editionsragami.com

Facebook : https://www.facebook.com/editionsragami

dimanche 5 juillet 2015

Un temps de chien : la canicule.


                                        En ce mois de Juillet, je n'aurais pu trouver meilleur moment pour parler d'un phénomène propre au cœur de l'été : la canicule. Loin de moi l'idée de verser dans la météorologie ou de vous faire un cours sur les phénomènes climatiques. Il est évident que si le sujet apparaît sur ce blog, c'est parce qu'il est directement lié à l'Antiquité romaine.

                                        Le rapport est à chercher dans l'étymologie du mot lui-même : le terme de canicule vient en effet du Latin canicula, soit "petite chienne". Tel était le nom que l'on donnait à l'étoile de Sirius, appartenant à la constellation du Grand Chien. Or, cette étoile a la particularité de se lever et de se coucher en même temps que le soleil entre les 22 Juillet et 22 Août, vers le solstice d'été.


Constellation du Grand Chien. (Atlas Céleste - 1822.)



                                        En Égypte, le phénomène se produisait peu de temps avant les grandes crues du Nil, qui marquaient le début de l'année et rendaient surtout fertile la vallée en vue des futures récoltes. L'étoile, appelée Sopdet (Sothis en Grec), était par conséquent annonciatrice d'un évènement faste, et Sopdet elle-même considérée comme une déesse bienfaisante. Au contraire, pour d'autres peuples de l'Antiquité (et notamment les Romains), l'apparition de l'étoile coïncidait avec les grandes chaleurs. Et celles-ci s'accompagnaient bien souvent d'épidémies et engendraient une sécheresse qui nuisait aux récoltes.


Représentation de Sopdet / Sothis. (© touregypt.net )


                                        Les Romains avaient donc établi un lien entre l'apparition de l'étoile et les maux suscités par les jours les plus chauds de l'année. De l'avis général, elle était même responsable de toutes sortes de troubles, affectant aussi bien la santé des hommes que le comportement des animaux, et provoquant des phénomènes maritimes ou terrestres. Pline l'Ancien rapporte au fil de son "Histoire Naturelle" les nombreux effets engendrés par cette fichue Canicula, et il écrit par exemple : 
"Quant à la Canicule, qui ignore que, se levant, elle allume l'ardeur du soleil? Les effets de cet astre sont les plus puissants sur la terre: les mers bouillonnent à son lever, les vins fermentent dans les celliers, les eaux stagnantes s'agitent. (...)  Les chiens aussi sont plus exposés à la rage durant tout cet intervalle de temps; cela n'est pas douteux." (Pline, Histoire Naturelle", II - 40.)

                                        Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les Romains aient tenté d'apaiser les Dieux, et plus particulièrement l'astre solaire, en immolant en sacrifice une chienne rousse - couleur que l'on attribuait précisément au soleil. 

                                        En revanche, si vous lui demandez à quel animal de la mythologie renvoie exactement cette petite chienne, même un lecteur attentif des textes antiques donnera sa langue... au chat. Mais si les auteurs avancent chacun leur hypothèse, il en est une que l'on rencontre fréquemment.  Cette version évoque la chienne Maera - c'est-à-dire "l'éclatante". Le nom fait évidemment référence à la luminosité de l'étoile qui porterait son nom, mais aussi au volume sonore de ses aboiements... Vous allez comprendre.


"Erigone vaincue" (Gravure de Claude Augustin Duflos le jeune - MET Museum.)

                                        Maera est la chienne d'Erigone, princesse de Laconie et fille d'Icarion - et accessoirement amante de Dionysos. Son père ayant appris du Dieu le secret de la fabrication du vin, il transmet la technique aux paysans. Mais enivrés par la boisson, ceux-ci se croient empoisonnés et le tuent. Maera, qui accompagnait le père de sa maîtresse, se met alors à hurler à la mort pour tenter de réveiller le bonhomme - en vain, évidemment ! Aboyant encore, elle repart vers le palais, avertir Erigone. Aboyant toujours, elle finit par convaincre sa maîtresse de la suivre, et la conduit sur les lieux du drame... où, de désespoir, la jeune fille se pend ! Et Maera d'aboyer de plus belle, se laissant mourir (jamais deux sans trois) de faim et de chagrin. Ses hurlements sont si puissants qu'ils montent jusqu'aux cieux où ils sont entendus par les Dieux de l'Olympe qui, émus, transforment la fidèle (mais bruyante) petite chienne en étoile.


                                        Finalement, on retiendra surtout que les chiens sont décidément toujours perdants : on leur reproche la canicule, mais on parle aussi d'un temps de chien lorsqu'il pleut ! Tu parles d'une vie de, euh, chien...