dimanche 9 août 2015

Au feu, les pompiers : les Vigiles à Rome.

 "Qu'est-ce qu'on a fait des tuyaux ? 
Des lances et de la grande échelle 
Qu'est-ce qu'on a fait des tuyaux?
Pas de panique il nous les faut." (Sacha Distel, "L'Incendie A Rio.")

 
                                        Il n'est pas toujours facile de vivre dans la Rome de l'Antiquité. Capitale de l'Empire, la ville est loin d'être sûre : la criminalité y atteint des sommets, mais ce n'est pas le seul danger qui guette les Romains. En effet, et bien qu'Auguste se targue d'avoir "laissé une ville de marbre", de nombreux bâtiments sont encore de simples constructions de bois, érigées les unes contre les autres sans aucun plan d'urbanisme, dans des entrelacs de ruelles étroites et tortueuses. En conséquence, les incendies y sont fréquents et dévastateurs, à l'image de celui qui ravagea Rome sous le règne de Néron, détruisant 1/3 de la cité.

"L'Incendie de Rome" (tableau d'Hubert Robert, Musée des Beaux-Arts du Havre.)


                                        Pour combattre ce fléau, les Romains peuvent heureusement compter sur des brigades spécialement formées à cette intention : les Vigiles, dont le nom vient du verbe "vigilare" qui signifie surveiller. La forme et l'organisation de ces brigades sont finalement assez proches de celle de nos actuels sapeurs-pompiers, à ceci près que dans l'Antiquité, les vigiles servent aussi de police nocturne : ils éteignent les incendies, mais font aussi régner l'ordre dans les rues de la ville la nuit et interpellent les assassins, les voleurs, les agresseurs, etc.


Création des Vigiles.


                                        Sous la République, la lutte contre les incendies n'est pas vraiment organisée. Les particuliers se débrouillent comme ils le peuvent, même si en 70 avant J.C., Crassus met sur pieds un premier groupe chargé d'éteindre les feux. Mais Crassus n'ayant rien d'un philanthrope, il en profite pour racheter à bas prix les édifices sinistrés. Pour résumer, les malheureuses victimes se trouvent devant un dilemme : regarder leur bâtiment partir en fumée et tout perdre dans l'incendie, ou le céder pour une bouchée de pain à Crassus, condition sine qua non pour que celui-ci fasse intervenir ses hommes. On ne devient pas l'homme le plus riche de Rome par hasard...
"Comme il voyait que les fléaux les plus ordinaires de Rome étaient les incendies et les chutes des maisons, à cause de leur élévation et de leur masse, il acheta jusqu'à cinq cents esclaves maçons et architectes ; et lorsque le feu avait pris à quelque édifice, il se présentait pour acquérir non seulement la maison qui brûlait, mais encore les maisons voisines, que les maîtres, par la crainte et l'incertitude de l'événement, lui abandonnaient à vil prix. Par ce moyen, il se trouva possesseur de la plus grande partie de Rome. " (Plutarque, "Vie de Crassus", II.)

Marcus Licinius Crassus.

                                        Plus généralement, l'extinction des incendies incombe aux tresviri capitales, aussi appelés tresviri nocturni : créé entre 290 et 287 avant J.C., ce collège est constitué de trois membres (comme le nom l'indique... César portera brièvement leur nombre à quatre.) probablement nommés par le préteur urbain, puis élus par le peuple. Ils secondent les magistrats dans les fonctions judiciaires et sont chargés de la lutte contre les incendies, sans qu'on sache précisément de quelle façon ils s'organisent. Mal, apparemment, puisque l'Empereur Auguste lance une vaste réforme en l'an 6 : le princeps prélève un impôt de 4% sur la vente des esclaves et fonde la Militia vigilum en s'inspirant d'une troupe similaire dédiée à la lutte contre les incendies à Alexandrie. Forte de 600 esclaves à l'origine et placée sous l'autorité des édiles curules, cette force d'intervention comptera 7000 membres, pour la plupart des affranchis, à la fin du règne d'Auguste. Et cela uniquement pour la ville de Rome - bien que des détachements soient parfois envoyés dans les villes portuaires d'Ostie ou de Portus.
"Chez les Anciens, trois hommes étaient chargés de lutter contre le feu et, comme ils effectuaient des surveillances de nuit, ils étaient appelés les Nocturni. Les édiles et les tribuns de la plèbe s'y joignaient parfois ; et il y avait aussi, de surcroît, un détachement d'esclaves publics de faction près des portes et des murs, qui pouvait être appelé en cas de nécessité. Il existait aussi certains corps d'esclaves privés qui éteignaient les incendies, soit contre paiement, soit gratuitement. En définitive, le Divin Auguste préféra que ce devoir s'accomplisse sous sa supervision." (Paul, "Digeste", I - 15.)


Caserne des Vigiles à Ostie.


Organisation des Vigiles.


                                        Ces nouveaux "pompiers" sont enregistrés militairement et majoritairement recrutés parmi les affranchis. Mais à l'origine, l'enrôlement pose problème : la Lex Visellia, votée en 24, accorde la pleine citoyenneté et une allocation aux Vigiles après six années de service (trois à partir de Septime Sévère), incitant ces affranchis - appelés liberti miles - à rejoindre la brigade, ainsi que les pérégrins. Les citoyens romains auront le droit de faire de même à partir du IIème siècle. L'engagement dure 16 ans - soit une durée égale à celle des gardes prétoriens.

                                        L'organisation des vigiles emprunte à celle de l'armée. Ils ont pour nom officiel la Militia Vigilum Regime, puis plus tard les Cohortes Vigilum. Auguste instaure pour la ville de Rome sept cohortes (nombre porté à 14 en 205), composées d'environ 1000 à 1200 hommes chacune. Chaque cohorte, commandée par un tribun, est divisée en sept centuries d'une centaine d'hommes, dirigées par un centurion assistés de sous-officiers, les adiutores centurionis. L'ensemble de cette troupe est dirigée par le praefectus vigilum (voir plus bas) auquel Trajan adjoindra un subpraefectus vigilum en raison de l'accroissement du rôle des vigiles dans la sphère judiciaire.  Les vigiles formeront une unité indépendante jusqu'au milieu du IIIème siècle, date à laquelle ils passeront sous l'autorité du préfet du prétoire.

Plan de Rome avec les 14 quartiers et les casernes. (©Cassius Ahenobarbus via wikipedia - ici.)

                                        Les vigiles résident dans des casernes (statio) et des postes de garde (excubitorium). Auguste ayant divisé la ville en 14 quartiers distincts, chaque cohorte est affectée à deux zones précises : la caserne se trouve dans l'une d'elles, le poste de garde accueille un détachement  dans l'autre.
"Auguste croyait que personne mieux que lui ne pouvait assurer la sécurité de la République, et que personne n'était aussi apte à cette tâche que l'Empereur. Il posta donc 7 cohortes aux endroits appropriés, afin que chaque cohorte puisse protéger deux quartiers de la ville ; elles étaient commandées par les tribuns, et au-dessus d'eux un officier supérieur désigné sous le nom de préfet des vigiles." (Paul, "Digeste", I - 15.)

                                        Les casernes ne sont au départ que des bâtiments privés, et il faut attendre le IIème siècle pour que des édifices spécifiquement prévus pour les vigiles soient construits. Quatre de ces casernes ont été localisées avec précision : la Ière cohorte logeait à l'est de la Via Lata sur le champ de Mars, la IIIème cohorte sur le Viminal, la IVème cohorte près de Thermes de Caracalla et la  Vème cohorte près de l'actuelle Santa Maria in Domnica.

Graffiti du poste de garde de la VIIème cohorte. (©Wolfgang Rieger via wikipedia.)


Le préfet des vigiles.


                                        A la tête des vigiles se trouve donc le Praefectus Vigilum, fonctionnaire impérial de rang équestre, qui est chargé de maintenir l'ordre public durant la nuit et de prévenir et éteindre les incendies. Il fait à la fois fonction de chef des pompiers et de chef de la police de nuit. Auguste ayant introduit le cognitio extra ordinem (procédure permettant à des représentants de l’État de juger certaines affaires), le préfet des vigiles s'occupe aussi de  juridiction civile et criminelle : au départ compétent pour juger les voleurs et criminels de droit commun appréhendés la nuit, il en vient à juger les infractions mineures, diurnes aussi bien que nocturnes. Seuls les crimes les plus graves, ou impliquant de hautes personnalités, sont renvoyés devant le préfet de la ville.
"Le préfet des Vigiles se saisit des incendiaires, cambrioleurs, voleurs, crocheteurs, complices, à moins que le coupable ne soit si brutal et connu qu'il soit renvoyé devant le préfet de la ville."  (Paul, "Digeste", I-15.)

                                        Le poste n'est pas particulièrement prestigieux : après tout, les vigiles sont des affranchis, qui n'ont aucune formation militaire... Tout juste la charge de préfet des Vigiles représente-t-elle pour les chevaliers un tremplin, ouvrant la voie vers de plus hautes fonctions. Encore les exemples de hautes personnalités passées par la fonction sont-ils rares : on peut citer Macron (sur lequel s'appuya Tibère en 31 pour renverser son préfet du prétoire Séjan... auquel Macron succéda d'ailleurs.) et un certain Placidianus, nommé à la tête d'une expédition militaire envoyée en Gaule en 269 par Claude II Le Gothique.

Bas-relief au frontispice de la caserne de la VIIème cohorte.

Action des Vigiles.


                                        Cette organisation quasi-militaire est une innovation pour l'époque : il s'agit du premier exemple d'installation en ville de casernes et de postes de garde, occupés par des hommes et des officiers spécifiquement affectés à la prévention et l'extinction des incendies ainsi qu'à la lutte contre le crime dans des zones géographiquement délimitées. L'ensemble du périmètre couvert correspond à l'ensemble de la ville de Rome - soit selon les estimations plus de 147.000 bâtiments, généralement en bois et regroupés en insulae, où vivent plus d'un million de Romains.

Vigile romain. (via http://stizzopedeia.blogspot.com/)

                                        Au sein de chaque cohorte, on trouve des hommes spécialisés dans des tâches précises. Il y a ainsi les Vigiles acquarii (qui organisent l'approvisionnement en eau et travaillent en étroite collaboration avec les responsables des aqueducs), les siphonarii (chargés de l'entretien et de l'utilisation des pompes), les emitularii (ils ont une mission de sauvetage, et disposent par exemple des matelas au sol pour permettre aux habitants prisonniers des immeubles en flammes de sauter), les balneari (ils surveillent les bains publics, qui restent ouverts la nuit à partir du règne de Dioclétien ou Caracalla), les horreari (qui assurent la surveillance des entrepôts), les carcerarii (des geôliers), les quaestionarii (en charge de l'interrogatoire de prisonniers), les sebaciarii (ils portent les torches et accompagnent les rondes de nuit ou escortent des personnages importants), etc. Les cohortes comptent même dans leurs rangs leurs propres médecins (quatre par cohorte, qui viennent aussi en aide aux victimes) et un victimarius, chargé d'entretenir le culte de l'Empereur et des dieux protecteurs de la caserne, en particulier Vulcain et Vesta.

                                        Les vigiles n'interviennent pas seulement lorsqu'un incendie s'est déclaré, mais ils effectuent aussi, de jour comme de nuit, des tournées de surveillance auxquelles le préfet lui-même prend part. Lors de ces rondes, on ne transporte que le matériel de première nécessité, soit des haches et des seaux permettant de parer au plus pressé en attendant l'intervention des renforts venus de la caserne la plus proche, voire de plusieurs d'entre elles en cas de sinistre d'envergure.
     

  Lutte contre les incendies : le matériel.


                                        La lutte contre les incendies reste le premier devoir des vigiles, d'autant que les départs de feux sont fréquents dans une ville où le bois est le principal matériau de construction des habitations populaires. 

                                        Pour se faire, les vigiles disposent d'outils particuliers, comme des pompes (siphones) partiellement immergées et servant à remplir des "tuyaux" (en fait des troncs d'arbre évidés, donc rigides et peu maniables). Ce n'est pas à proprement parler une invention romaine, mais une amélioration d'un dispositif mis au point par les Grecs au IIIème siècle avant J.C., appelé Antlia Ctesibiana et qui, ô ironie, servait à l'origine à... projeter un liquide inflammable sur l'ennemi au cours de la bataille !
"On appelle siphon un instrument qui verse l’eau en soufflant ; les Orientaux s'en servent. Dès qu'ils apprennent qu'une maison est en feu, ils courent avec leurs siphons pleins d'eau et éteignent l'incendie; en projetant l'eau vers les parties supérieures, ils nettoient aussi les voûtes." (Isidore de Séville, "Les Étymologies", XX - 6 - 9.)

Siphona (via http://educationaltour.fasnyfiremuseum.com.)


Les siphones sont constitués de deux cylindres à quatre soupapes actionnés par des pistons, convergeant vers un vase intermédiaire. Ils assurent l'approvisionnement en eau, mais permettent aussi de générer un jet en exerçant une poussée ascendante par pression. D'où l'existence de Vigiles siphonarii, formés à doser cette pression et à diriger le jet, qui peut porter jusqu'à 20 mètres.

Antlia Ctesibiana (Musée archéologique de Madrid via http://100falcons.wordpress.com/)

                                        Mais le meilleur moyen de circonscrire un feu et surtout d'empêcher que le sinistre ne se propage aux édifices voisins, c'est encore de détruire ces derniers, de manière à créer une zone vide autour de l'incendie. On commence donc par anéantir les bâtiments attenants à l'aide d'une baliste, avant d'éteindre l'incendie à proprement parler. Les vigiles utilisent aussi des échelles de cordes ou de bois (ou de simples cordes pour monter ou descendre dans les bâtiments grâce à des crampons), des sortes de couvertures trempées dans de l'eau et du vinaigre (les centones) que l'on jette sur les flammes afin de les étouffer ou dont on enveloppe les malheureux atteints par le feu, et aussi des haches, des scies, des pioches, etc., qui servent à enfoncer les portes ou ménager des ouvertures.
"Les cors émirent aussitôt des sons lugubres. Un surtout, l'esclave de cet entrepreneur de convois, qui semblait le plus honnête homme de la bande, fit tant de bruit qu'il ameuta tout le voisinage. C'est pourquoi les gardes, qui veillaient sur les environs, croyant que la maison brûlait, enfoncèrent incontinent les portes, et, avec de l'eau et des haches, envahirent la maison en désordre." (Pétrone, "Le Satiricon", LXXVIII.)

                                        Enfin, on se sert de seaux (hamae) par exemple en alfa enduite de pois (Vasa spartea - l'alfa étant une graminée aussi connu comme la sparte.) : une chaîne de plusieurs personnes se les passe de main en main pour jeter de l'eau sur les flammes. On pourrait supposer que tout le voisinage menacé par le feu prend alors sa place dans le relais : ce n’est pas forcément le cas ! Claude distribue des espèces sonnantes et trébuchantes pour motiver les volontaires (Suétone, "Vie de Claude", XVII.), et Pline Le Jeune raconte à l'Empereur Trajan :
"Pendant que je visitais une autre partie de la province, à Nicomédie un immense incendie a détruit beaucoup de maisons privées et deux édifices publics, l'Asile des vieillards et le temple d'Isis, bien qu'ils fussent séparés par une rue. Or il s'est étendu d'abord sous la violence du vent, ensuite grâce à l'inertie des habitants qui, cela est certain, sont restés spectateurs inactifs et passifs d'une si grande catastrophe." (Pline Le Jeune, "Lettres", X - 33.)
Pour l'anecdote, les seaux en question donneront aux vigiles le surnom de sparteoli, appellation péjorative adoptée par le peuple - les vigiles passant le plus souvent pour une unité para-militaire de répression, appuyant l'action des cohortes urbaines.

Bas-relief montrant des Vigiles. (via http://hombresymujeresconvalor.blogspot.com)


                                        L'eau et le matériel sont transportés sur des chariots, tirés par des chevaux. L'eau, justement, ne manque pas à Rome : des aqueducs construits principalement sous les règnes d'Auguste et de Claude en acheminent d'énormes quantités à tous les endroits de la ville (excepté sur la rive droite du Tibre, qui ne sera alimentée que sous le règne de Trajan), et si cette eau n'est pas disponible dans les étages des insulae, de nombreuses fontaines sont disséminées un peu partout : au nombre de 591 au Ier siècle, elles sont 1 352 au IVe siècle ! Les vigiles y puisent donc directement, ainsi que dans les réservoirs ou les thermes publics, ou les bains, viviers, ou autres installations des particuliers. Mais l'absence d'eau courante dans les étages complique le travail de nos pompiers antiques, puisque les incendies s'y déclarant ne peuvent être maîtrisés à l'aide de simples seaux d'eau, et que les siphones restent difficiles et longs à manœuvrer... Ainsi, malgré la diligence des vigiles, de nombreux incendies ravagent Rome au cours des siècles.
"Mais nous, nous habitons une ville qui n'est en grande partie étayée que sur de minces poutres. C'est de cette façon-là que le gérant pare aux écroulements; et, quand il a bouché la fissure d'une vieille crevasse, il invite les gens à dormir en toute sécurité - sous la menace du désastre! Je veux vivre dans un endroit où il n'y ait pas d'incendie, où les nuits soient sans alarme. Déjà Ucalégon réclame de l'eau, déjà il déménage sa camelote, déjà le troisième étage est en feu, et toi, tu n'en sais rien. Depuis le rez-de-chaussée, c'est la panique: mais celui qui rôtira le dernier, c'est le locataire qui n'est protégé de la pluie que par la tuile où des colombes langoureuses viennent pondre leurs œufs."  (Juvénal, "Satires", III - 192-204.)

Incendie dans une insula. (via http://grupobonadea.blogspot.com)

 Prévention des incendies.


                                        Selon le vieil adage qui dit que "mieux vaut prévenir que guérir", la prévention est justement l'autre action principale des Vigiles. A ce titre, il doivent s'assurer que chaque foyer possède le matériel nécessaire en cas d'incendie. Le Digeste de Justinien décrète ainsi que les Vigiles doivent "rappeler à chacun qu'il lui faut disposer d'un approvisionnement d'eau disponible dans les étages."
"Et puisque, pour la plupart, les incendies sont causés par la négligences des habitants, il [le préfet des Vigiles] doit faire fouetter ceux qui ont été imprudents au sujet des feux, ou bien leur épargner le fouet et leur donner un sévère avertissement." (Paul, "Digeste", I - 15.)

                                        Ces précisions, apportées sous le règne de Justinien, montrent bien que les incendies se déclaraient fréquemment à Rome, en dépit de toutes les tentatives pour y remédier. Je parlais en introduction du plus grave (et surtout le plus célèbre !) incendie que Rome ait connu : celui qui dévasta la ville sous le règne de Néron, en 64. Tacite raconte dans ses Annales les dispositions prises par l'Empereur à la suite du sinistre :
"L'eau était détournée abusivement par certains particuliers pour leur usage: pour qu'elle coulât plus abondante et qu'elle fût en plus d'endroits à la disposition du public, il établit des surveillants; des secours tout prêts contre l'incendie devaient être mis à la disposition de chacun dans un endroit d'accès facile; enfin les habitations ne devaient pas avoir de murs mitoyens, chaque maison ayant son enceinte particulière. Ces mesures, bien accueillies, parce qu'elles étaient utiles, contribuèrent aussi à l'embellissement de la nouvelle ville." (Tacite, "Annales", XV - 43 - 4.6.)
En dépit de ces améliorations, Rome brûla à nouveau quatre ans plus tard... puis encore en 80, 191 et 283 - pour ne citer que les exemples les plus spectaculaires. Les malheureux vigiles faisaient sans doute de leur mieux, avec les moyens dont ils disposaient, pour lutter contre le fléau que représentaient les incendies à Rome.


Pompiers romains ! (© http://blog.imagesdoc.com)